Cette semaine, j’ai eu deux rendez-vous qui avaient d’importantes similitudes que je pourrais résumer en un mot : génétique.
D’un côté, une jeune bergère australienne et de l’autre, un setter anglais.
Ces chiens sont le produit d’une longue sélection génétique commencée il y a quelques milliers d’années, puis accélérée et précisée depuis 300 ou 400 ans par l’homme pour servir l’homme.
Leur point commun : une spécificité génétique (associée à d’autres facteurs bien sûr) qui est la source de sérieux problèmes dans leurs familles d’adoption.
Il n’y a pas de race plus « intelligente », plus « têtue », plus « câline », « gentille » ou plus « agressive » que d’autres.
Il n’en demeure pas moins que ce pourquoi les chiens ont été sélectionnés, leur donne des prédispositions bien particulières.
Ainsi, un peu schématiquement, un berger aura bien plus de prédispositions génétiques à capter le moindre mouvement et à vouloir le contrôler et un chasseur à faire fonctionner son flair avec brio par exemple.
Les conditions de sa naissance, voire de sa conception, de sa socialisation, les aléas de sa vie feront le reste bien sûr, mais les gènes sont plus ou moins là, on ne peut le nier.
Et non seulement on ne peut le nier, mais on doit le prendre en compte.
Malheureusement, aujourd’hui, ces spécificités génétiques sont bien trop souvent ignorées par le grand public bien plus intéressé par l’image, au sens propre ou figuré, que renvoie une race.
On choisit un chien parce qu’il a une bonne bouille, parce qu’on a toujours entendu dire que cette race est gentille avec les enfants, qu’on a envie de montrer qu’on est fort, qu’on a envie d’être regardé dans la rue, qu’on rêve depuis toujours de cette race, etc… Notre choix de race (ou de « non race » d’ailleurs) témoigne très souvent de notre moi profond.
Et pourtant, parfois, ce choix s’avère ne pas être forcément le bon, car la génétique n’avait justement pas été appréhendée suffisamment.
J’ai moi-même, il y a 10 ans, fait cette « erreur de casting » comme on dit. J’ai choisi le beagle pour sa bouille sans réellement me renseigner sur la race et sans même considérer que c’était un chien de chasse. Je savais que c’était un chien de chasse, mais je ne savais pas ce que cela sous-entendait en fait.
Et je me suis retrouvée avec un chien fugueur, destructeur, malpropre, voleur, tout cela en grande partie parce que je ne répondais pas aux besoins que sa sélection génétique avait créée (ses conditions d’élevage ont joué sans doute énormément aussi, je ne suis pas la seule fautive! ).
Heureusement, j’ai depuis largement corrigé le tir et je suis même là à vous écrire, et à vous aider à choisir. Oui, bonne nouvelle, on peut corriger le tir (en se faisant aider par un professionnel) mais c’est souvent au prix d’un lourd investissement (et pas que financier) ! Alors, il vaut mieux y réfléchir AVANT .
Très peu de personnes désirant un chien sont informées et souhaitent même s’informer sur quelle race ou type de chien leur conviendrait. Pourtant, nous sommes de nombreux éducateurs canins à proposer ce service d’aide au choix du chien.
Alors, j’aimerais que vous, qui avez déjà un chien (que le casting ait été bon ou qu’il ait fallu « rattraper le tir » ensuite ), ou qui simplement m’avez lue, portiez ce message à ceux qui autour de vous veulent se lancer dans l’aventure avec un chien :
« Va voir d’abord un professionnel canin pour t’aider à choisir le bon compagnon ! »